Ou un titre click-bait qui rend service à personne.
En marge de l’épisode de Dans l’Oeil du Dragon qui allait mettre en vedette l’entreprise québécoise Akroche Tatuk (ma cliente et amie), un teaser avec un titre très ‘click-bait’ (piège-à-clics, en français).
Est-ce que je peux vous dire ce qui me dérange dans ce titre ?
- L’émoji au bout. C’est ce qui me dérange. Il est… un peu insultant.
Cet émoji dit ‘qui l’eut cru’ et certains des commentaires reflétaient cette incrédulité aussi. Pourtant, pour faire du crochet ou pour écrire des patrons de crochet il faut des notions, de la rigueur. Pour en arriver à un chiffre d’affaires comme celui de l’entreprise en vedette, il faut travailler fort. Pourquoi ce travail ne serait-il pas rémunéré ?
C’est un problème récurrent, celui qui fait que plusieurs sont surpris que nous accordions une valeur à ce qu’on fait – un prix de vente.
Dans son pitch, Jenn parle de 20 heures pour écrire un patron. 20 heures c’est un estimé – et un estimé bas, selon moi. Ce 20 heures ne donne pas de détails quant au fait qu’il faut avoir l’idée, être capable de la réaliser (connaître le crochet), avoir les connaissances pour l’écrire selon les règles de l’art (connaître les standards d’écriture), calculer les changements pour les différentes tailles, faire tester le tout par d’autres personnes connaissant le crochet, faire les révisions appropriées, faire faire la révision technique, traduire le patron et faire réviser la traduction, photographier le modèle, mettre le tout en page, publier sur de nombreuses plateformes de vente, faire la publicité autour du nouveau modèle, entretenir notre communauté, offrir un service après-vente, des cours, de l’aide, etc. 20 heures. HAHAHAH.
Chacune de ses étapes a un coût réel (les matériaux) et un coût virtuel (le temps).
Que dire alors des personnes qui se permettent de nous reprocher le fait d’oser vendre ce patron sur lequel nous avons travaillé ?
- Euh.. pis aussi ça me dérange que ce soit résumé ainsi : Le crochet, c’est payant !
Ok… mais avez-vous vu ce qui mène à l’éventuel $ ? C’est de l’ouvrage ça là là ! Et je répète qu’après tout ça, ya des gens qui nous reprochent de vendre nos patrons.
Dans les commentaires y’avait beaucoup de ‘oh ben j’vais m’lancer’ – pis oui, lance-toi, fille ! J’ai envie de découvrir beaucoup de nouvelles designers !
Sachez toutefois que le crochet, c’est un travail. Un travail que j’AIME et que je ne changerais pour rien au monde. Je veux continuer de travailler dans ce domaine et d’aider d’autres femmes à aussi vivre de leur passion et de leur amour du crochet (à travers http://francrochet-lecollectif.com – par exemple) – mais c’est un travail quand même. On se sent imposteur souvent, de même que découragée, ou peu appréciée. On n’arrête jamais. On est souvent seules, là-dedans, au quotidien, à tout faire.
Si vous avez envie d’en savoir plus, n’hésitez pas à m’approcher ! Je veux vous aider à vous développer à travers votre passion pour le crochet. Je ne vous mentirai jamais sur à quel point vous (ne) l’aurez (pas) facile, mais je serai en même temps votre plus fervente cheerleader si vous y mettez les efforts !
Julie
PS Je parle même pas de ceux qui nous reprochent nos revenus parce que nous devrions donner l’art. Bye.