Si vous passez par la ville de Sherbrooke, en Estrie, vous devez aller faire un tour à la boutique Tricothé-Serré. Je connaissais Mélissa via Facebook avant de la rencontrer en personne à Twist – je savais donc déjà qu’elle était super fine… mais j’ai découvert que c’est en plus une petite boule d’énergie!
Mélissa offre plusieurs ateliers (crochet, tricot, etc) et de la laine , bien entendu, mais aussi des fils à broder, du thé, des produits faits par des artisans québécois, et tout plein d’autres belles surprises selon la saison dans sa jolie boutique.
J’ai demandé à Mélissa de me parler un peu plus d’elle et de Tricot-Thé Serré. Voici ses réponses.
(Q) Merci d’avoir accepté de répondre à mes questions! Pour ceux-qui ne te connaissent pas, explique un peu qui tu es et qu’elle est ta relation avec le monde de la fibre.
(R) Mon nom est Mélissa Desrochers-Bolduc. Je suis propriétaire de la boutique Tricot-Thé Serré. Je tricote, je crochète, je feutre, et je me suis mise au filage depuis mon passage au Festival Twist l’été passé, j’ai eu la piqûre ! J’adore la fibre en général ; son magnifique univers de textures et de couleurs… C’est toujours stimulant de partir d’une fibre, peu importe sa forme, et de créer quelque chose avec elle !
J’ai appris les bases du tricot auprès de ma grand-mère quand j’étais jeune, et je me souviens que j’adorais me ‘partir’ un tricot quand j’allais la visiter (en fait, c’est elle qui montait mes mailles!). J’avais mis tout ça de côté en vieillissant, mais c’est revenu en force plusieurs années plus tard !
(Q) Peux-tu me parler de ta vie de famille?
(R) J’habite à Sherbrooke, avec mon conjoint, ma fille (on se prépare à accueillir notre 2e fille qui arrivera en septembre! ** Félicitations!!), mon chien et mon chat fou 🙂 J’ai montré moi-même à ma mère les rudiments du tricot (hé oui, c’est le monde à l’envers!!) et j’ai vraiment très hâte d’en faire de même avec mes filles; je rêve du jour ou nous serons les quatre assises l’une à côté de l’autre avec chacune notre projet de tricot… En espérant que mes filles s’y intéressent!! Je ne vais pas les forcer, mais je vais travailler là-dessus, hihih. Ma puce, qui vient tout juste d’avoir 3 ans, s’amuse déjà à imiter maman avec son crochet, il y a clairement de l’espoir!
(Q) Qu’est-ce qui t’a menée de la fille qui fait du crochet et qui tricote pour le plaisir, vers l’idée d’ouvrir une boutique à toi? Et d’où est venu le nom de Tricot-Thé Serré?
(R) La boutique Tricot-Thé Serré a ouvert ses portes en mars 2011. Après un bon ‘brainstorming’ pour trouver un nom à ce beau projet, le nom Tricot-Thé Serré nous a semblé tout indiqué: il représentait tout ce qui était notre ambition pour la boutique. Nous voulions créer un lieu de rassemblement, d’échange et de rencontre entre passionnées. Nous souhaitions que des liens se créent entre ‘accros de la laine’ par le biais de la boutique. Nous voulions aussi nous impliquer socialement, en tricotant pour des associations et des causes qui nous tiennent à coeur. Nous offrons un espace tricot où l’on peut venir en tout temps pour tricoter et prendre le thé. C’est une belle expression bien ancrée dans la culture québécoise que d’être tricoté serré, ce que nous sommes moi et ma famille entre autres… Sans eux, le projet n’aurait pas pu voir le jour. Encore aujourd’hui nous sommes très satisfaits du nom de notre boutique. On n’aurait pas pu trouver mieux 🙂
Le projet a débuté tout simplement parce que je suis un peu hyperactive (à ce qu’il paraît, selon mon conjoint, mais moi je dis qu’on n’a pas de preuve de ça). J’étais éducatrice spécialisée dans mon autre vie, et j’ai travaillé pour la commission scolaire. Lors de mon premier été à cet emploi, j’ai été ‘confrontée’ à 2 mois de vacances. Au début, c’est bien beau, mais quand tout le monde travaille tout l’été et qu’il pleut constamment, ça ‘vient long’ comme on dit! Je me tournais donc les pouces chez-moi à me demander; qu’est-ce que je pourrais faire pour passer le temps? Et c’est là que je me suis souvenue que le tricot, c’était ‘cool’ non? Je suis allée voir ma grand-mère, j’ai ramassé de la laine, des aiguilles, des livres, je me suis assises devant YouTube et …voilà, j’étais partie… Et je n’ai plus jamais arrêté! Je me suis mise à vouloir faire des tricots différents, et les gens autour de moi appréciaient beaucoup ce que je faisais. Je ne trouvais pas de fils à tricoter à mon goût à Sherbrooke, j’allais toujours ailleurs pour acheter mon matériel. Un moment donné je me suis dit: ‘Je ne dois pas être la seule qui sort de la ville pour acheter de la laine certain”. J’ai étudié le marché, j’ai suivi une formation en lancement d’entreprise, et j’ai mis sur pied la boutique 🙂
(Q) Quelle place a le crochet dans ta vie et dans celle de la boutique?
(R) Je crochète pas mal autant que je tricote; je pense que les 2 se complètent bien. Le crochet devient aussi de plus en plus populaire; on l’aime pour son côté plus ‘facile de se reprendre quand on se trompe’ et pour sa rapidité. Il y a des préjugés encore par rapport au crochet – c’est pour faire des centres de tables, toujours avec des petits fils, toujours plein de trous – mais les modèles que l’on peut présenter aujourd’hui sont vraiment très au goût du jour et aident à changer l’image du crochet. J’enseigne le crochet ici et je tente de proposer des projets qui vont ‘allumer’ les gens, leur donner le goût de s’y mettre. C’est tellement l’fun!
(Q) Tu as parlé plus haut de plusieurs arts de la laine que tu aimes. C’est peut-être exagéré, mais… as-tu d’autres passes-temps?
(R) À part mettre tout mon temps dans la boutique, je réussis quand même à en trouver (je ne sais pas où) pour faire des bijoux. J’ai une petite collection de bijoux , tous uniques, que j’ai appelée “La Pièce Unique”. C’était aussi un point de départ de la boutique: j’ai commencé les bijoux en même temps que le tricot. J’aime bien mélanger les 2: mettre de la laine, des boutons, des pièces tricotées ou crochetées, dans mes créations 🙂
(Q) As-tu des anecdotes pour moi, question que tout l’monde puisse bien t’imaginer avant d’aller te voir à Sherbrooke?
(R) Je traîne toujours mon tricot avec moi, ce qui exaspère parfois ma famille… C’est comme une partie de moi. Je prépare mes bagages tricot avant mes vêtements quand je pars quelque part.
J’ai toujours trop de projets en cours… J’ai plusieurs petits sacs et j’essaie (je dis bien J’ESSAIE) de me limiter à mes sacs: 1 projet par sac, si tu n’as plus de sacs tu dois avoir assez de projets. En plus, je suis une ‘Creton’ du tricot: je m’organise pour que les couleurs de mes sacs s’agencent avec les couleurs des fils pour mes projets… quitte à les changer de sacs quand je commence un nouveau projet parce que ça ‘fit’ mieux dans tel ou tel sac. Je ne dois pas être la seule, rassurez-moi ?!
J’ai une phobie dans la vie: de me faire un blessure de travail et de ne plus pouvoir tricoter. C’est pourquoi j’alterne le plus que je peux entre tricot et crochet et que je me force à prendre des pauses régulièrement.
Pour terminer, je dirais aux ‘accros’ ces quelques mots que je dis à mes clientes qui veulent cacher leur facture et leur nouvelle laine pour ne pas que leur mari voit qu’elles ont (ENCORE) dépensé pour de la laine. Dites-vous bien que pour 100$ de fibre, vous avez des heures et des heures de thérapie sous la main! Beaucoup plus rentable que d’aller chez le psychologue… et tout aussi efficace 🙂
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Tricot-Thé Serré – 201, Jacques-Cartier Sud, Sherbrooke (QC)